Belgique: la SNCB est-elle un État dans l’État ?
Plus tôt cette semaine, le quotidien belge Le Soir a publié un article indiquant que le ministre belge de la Mobilité Georges Gilkinet avait annulé une décision prise par le conseil d’administration de l’opérateur ferroviaire public belge SNCB.
Malgré le désaccord clair du ministre, le conseil d’administration de la SNCB a unilatéralement décidé d’annuler l’augmentation promise de la fréquence des trains, notamment en soirée et durant le week-end. Cette réduction met en péril l’engagement de la SNCB d’augmenter de 30 % le nombre de voyageurs transportés d’ici 2032.
Pourtant, il y a tout juste deux ans, en 2022, la SNCB s’était engagée sur ces objectifs dans le cadre du renouvellement de son contrat d’Obligation de Service Public (OSP) – subventionné par le contribuable belge – qui lui fut attribué directement, c’est-à-dire sans appel d’offres.
La SNCB justifie ce revirement en invoquant un manque de conducteurs et de trains. Pourtant, ces deux problèmes sont bien connus depuis longtemps.
Il semble à présent clair que la SNCB s’est probablement engagée dans ce sens uniquement pour satisfaire le gouvernement belge, en échange du maintien de la fermeture du marché ferroviaire à la concurrence pour 10 années de plus, jusqu’à fin 2032.
Si le gouvernement belge avait ouvert le marché ferroviaire – même partiellement – à la concurrence en 2022 (ce qui n’exclut pas le maintien des OSP), il serait aujourd’hui dans une bien meilleure position pour obtenir des opérateurs ferroviaires le respect de leurs engagements et ainsi éviter d’avoir un tel « État dans l’État ».
Katharina Dekeyser (ALLRAIL) déclare : « Nous félicitons Monsieur le Ministre Georges Gilkinet et son équipe pour leur décision ferme. Nous les encourageons à maintenir leur position et à ne pas se laisser intimider. »